Actualités Repositionnement vers la désinfection des bâtiments face au Covid 19

Tout est (re)parti d’un tweet. Le 20 mars dernier, l’entreprise choletaise Octopus Robots (Maine-et-Loire), connue pour ses solutions d’assainissement des élevages de poulets, postait « pour mémoire » une vidéo figurant son robot désinfecteur déambuler dans les rayons d’un supermarché. L’image aurait pu sembler banale, tant depuis le début de l’épidémie de Covid-19 ce type de robots prolifère. Elle rappelait pourtant la position de précurseur d’Octopus Robot, qui avait fait le pari dès 2014 de concevoir un robot dédié à la désinfection aérienne des surfaces des bâtiments, des usines aux aéroports.

Ce positionnement aurait pu assurer à la jeune pousse une large avance… si elle ne s’était pas réorientée entre temps. « Notre projet initial était en effet de faire un robot de désinfection des surfaces par voie aérienne adapté aux établissements recevant du public, comme les aéroports, les usines ou les supermarchés, relate Bertrand Vergne, le nouveau directeur général de l’entreprise d’une dizaine d’employés. Mais le projet n’a pas trouvé son marché et nous nous sommes réorientés vers l’aviculture, où le besoin existait. »

Un retour aux sources, en partenariat

Ce n’est que depuis la crise que les intérêts se sont réveillés et qu’Octopus est prestement retourné vers son premier marché cible. En se concentrant surtout sur son module de diffusion de produit désinfectant, qu’elle planifie de commercialiser sur son propre robot et en partenariat. Le spécialiste des solutions robotisées de nettoyage industriel Fybots, basé dans les Yvelines, a ainsi commencé à intégrer des dispositifs de diffusion d’Octopus pour agrémenter ses robots de décontamination, qu’il prévoit de livrer à partir du mois d’août.

« Le balayage des sols et la désinfection sont plus efficaces ensemble, expose Guillaume Arnoud le directeur exécutif de Fybots, et le robot utilise la même cartographie pour les deux opérations, qui peuvent avoir lieu en même temps ou à un moment différencié. » Aucune commande n’a encore été signée, mais « nous avons déjà enregistré une vingtaine de précommandes », assure Guillaume Arnoud, qui note que la demande pour le nettoyage et la désinfection automatique des lieux publics et des entrepôts est forte.

Un brouillard sec de produit biocide

Sans quitter l’élevage, Octopus souhaite profiter de la nouvelle conscience des risques épidémiques pour ajouter une corde à son arc. Une bonne nouvelle pour la société, dont les technologies destinées aux élevages peinent à arriver à maturité en raison de leurs difficultés à composer avec l’environnement difficile des poulaillers.

C’est surtout l’expérience d’Octopus dans la thermonébulisation, une technologie de diffusion de produit, qui permet cette stratégie. Indépendant du robot lui-même, le dispositif de thermonébulisation d’Octopus permet de générer un brouillard sec de produit biocide, semblable à de la fumée, formé de gouttelettes de 12 micromètres de diamètre. La société affirme pouvoir le diriger pour cibler certains équipements. A la vitesse moyenne de 20 centimètres par seconde, l’automate d’Octopus devrait pouvoir désinfecter quelque 2 500 mètres cubes par heure.

Diffuser sans abîmer le matériel électronique ou les tissus

« Grâce à la finesse de ses particules, ce type de brouillard reste en suspension, passe partout et ne mouille pas, explique Bertrand Vergne, ce qui permet de décontaminer tous les recoins d’une pièce en la saturant de brouillard sans abimer le matériel électronique ou les tissus ». Autre avantage : le brouillard toxique ne peut être diffusé en présence humaine, mais disparaît rapidement et devrait permettre de rouvrir les bâtiments après quelques heures, assure Octopus. L’entreprise qui emploie une dizaine de salariés, affirme avoir considéré « une centaine » de produits biocides pour en sélectionner deux : le peroxyde d’hydrogène et le dioxyde de chlore, utilisables en fonction des besoins et des contraintes de chacun.

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Pour garantir l’efficacité de leur solution auprès des industriels, Octopus Robots cherche maintenant à faire valider en laboratoire différents protocoles (en fonction des produits utilisés et de leur concentration) de désinfection des surfaces par voie aérienne. Un sésame difficile à obtenir mais qui permettrait à Octopus et Fybots de partir en bonne place dans le marché émergent mais déjà concurrentiel de la désinfection robotisée des lieux publics. En France, le spécialiste des robots de sécurité Shark Robotics s’est ainsi rapproché du vendéen MG-Tech pour proposer une propre solution télécommandée de décontamination. Reste à voir si cette fois, l’offre trouvera réellement sa demande.

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